Dans l’article précédent, je vous avais partagé mes 3 bonnes raisons d’aller en Australie. Mais vous vous en douterez, rien n’est tout beau tout rose. Après un an au pays des kangourous, j’ai voulu également vous partager ce qui nous a vraiment déçu en Australie. Après plusieurs discussions entre voyageurs, plusieurs éléments reviennent de façon récurrente : Travail, nourriture, culture… Même si c’est un pays à première vue idyllique, il est important de lever le voile sur ces 3 flops pour mieux appréhender votre séjour au long-terme là-bas.
L’Australie est un pays magnifique, mais pas que. Bonne lecture !
L’AUSTRALIE EST UNE DÉSILLUSION ? PAS POSSIBLE !
Je savais ce que j’aimais en France mais aussi ce qui m’insupportait de plus en plus. On pense toujours que « c’est mieux ailleurs », et c’est sûrement pour cela que l’on veut tester la vie dans un autre pays, juste pour voir et découvrir un lifestyle qui se rapprocherait au plus près de nos valeurs. En choisissant une nouvelle destination pour s’expatrier, on se focalise surtout sur le côté positif sans réellement s’informer sur les contraintes possibles. On est excité comme la veille d’un départ à Disneyland, mais c’est au fil des mois que l’on commence à peser le pour et le contre. Je suppose que tout pays comporte son lot d’avantages et de déceptions. D’ailleurs, il serait impossible de vivre un an à l’étranger sans être tenté de comparer avec ce que l’on connait déjà !
LES 3 FLOPS DE L’AUSTRALIE
Travailler en Australie : Saint-graal ou Cauchemar
En Australie, le visa PVT vous autorise à travailler dans n’importe quel domaine sur tout le territoire. Pour les backpackers (voyageurs en sac à dos), le travail en ferme est le job le plus prisé puisqu’il permet de renouveler son visa pour une seconde année. Autant vous dire que depuis quelques temps, la concurrence devient rude et il est de plus en plus difficile de trouver du BON travail en ferme en Australie. Il est important de préciser du « BON » travail, je m’explique.
Les bonnes fermes VS Les mauvaises fermes
On peut dire qu’il existe deux catégories d’employeurs en Australie : Les patrons honnêtes, qui respectent leurs employés ainsi que les lois du travail. Ils payent régulièrement au salaire minimum légal qui est dû. Ces employeurs existent bel et bien, et on peut se considérer comme très chanceux quand on tombe dans ce genre de ferme !
La deuxième catégorie d’employeurs est tout autre et incarne littéralement le piège à backpackers en manque d’argent. Ici, vous ne serez pas payés à l’heure mais au rendement, pour une somme si petite que ça en devient presque ridicule. Le principe est simple, plus vous ramassez de fruits/légumes, plus vous gagnez d’argent. Le prix est souvent fixé au panier/à la bucket. Non seulement vous devez être doté d’une bonne condition physique pour travailler avec vitesse et acharnement pendant au moins 8h et plus, mais vous n’aurez pas la garantie d’obtenir un salaire convenable qui correspond au minimum légal. C’est pour cette raison que les travailleurs sont tentés de travailler 7j/7 pour s’assurer le minimum du minimum. Même si certains acceptent ce mode de travail, je pense que cela constitue purement de l’esclavage moderne.
Critique à prendre avec modération
Attention, il existe quelques jobs au rendement qui peuvent être rentables, vous pouvez vite faire le calcul en fonction de votre aptitude à travailler vite en fonction du prix par panier. On connait d’ailleurs des amis qui gagnaient plus de 1000$ par semaine grâce à ce système. Pour notre part, nous avons toujours voulu prendre le temps de choisir une ferme honnête où nous serions payés à l’heure, et anticiper nos recherches avant de se retrouver sans économies. Pris de court, beaucoup de backpackers se ruent sur ce genre de job facile à trouver puisque personne n’en veut.
Mais maintenant, vous allez me dire : « Oui, mais il n’y a pas que le travail en ferme en Australie, il est aussi possible de trouver d’autres jobs ». La réponse est OUI, bien-sûr ! Et heureusement d’ailleurs. Si vous travaillez déjà dans un domaine en France et que vous êtes à l’aise en anglais, il vous sera très facile de trouver un travail dans la même branche. En sachant que certains domaines marchent assez bien ici : La restauration, la construction/le bâtiment, les métiers du web, le travail dans les mines. Il est toujours conseillé d’avoir avec vous un CV australien, mais sachez qu’ici, on se focalise surtout sur vos compétences, expériences et capacités plutôt que sur votre parcours scolaire et vos diplômes.
La nourriture et l’hygiène de vie en Australie
Quand on pense aux Australiens, on s’imagine de beaux surfeurs musclés sur la plage, des corps athlétiques à tous les coins de rue… C’est vrai. Une partie de la population australienne est très sportive, active et opte pour un mode de vie très sain. Beaucoup de personnes sont végétariennes ou même vegans, il y a aussi pas mal d’alternatives végétales dans les supermarchés et les restaurants. Point positif ! Le système médical en Australie est aussi hyper compétant ! C’est d’ailleurs l’un des pays où l’espérance de vie est la plus longue (84,6 ans pour les femmes / 80,4 pour les hommes).
Pourtant, l’Australie est également un pays qui possède un taux d’obésité très élevé. 28% de la population souffre de surpoids (32% aux USA). Bon, jusqu’à maintenant, vous pensez plutôt lire un cours de sciences plutôt qu’un article de blog voyage, n’est-ce pas ? Mais vous allez tout de suite comprendre pourquoi cela nous concerne, nous les backpackers.
En effet, nous avons trouvé l’Australie très Américanisée. Il y a énormément d’enseignes de fast-food, ici même les seniors mangent avec le clown jaune et rouge ! On pourrait se dire que c’est à nous de faire les bons choix alimentaires et c’est absolument vrai, mais au supermarché, c’est encore une autre histoire.
Hormones de croissance & Antibiotiques
L’Australie possède un grand nombre d’élevages intensifs sur tout le territoire. D’ailleurs, durant nos road-trips en Australie, nous sommes passés devant des pâturages remplis de bétail par milliers, c’était assez impressionnants ! Mais malheureusement, qui dit élevage intensif dit moindre qualité. C’est le profit qui compte et tous les moyens sont bons pour vendre toujours plus, toujours plus gros.
Ici, la grande majorité du bétail est sous hormones de croissance et antibiotiques en toute légalité. Evidemment, ce type de produit est à bas prix et il faut compter quelques bons dollars pour espérer manger un morceau de qualité. Inutile de préciser que ces hormones ont des risques cancérigènes et les antibiotiques favorisent l’antibio-résistance, grand problème sanitaire moderne.
Pour respecter notre budget et surtout notre santé, nous avons considérablement réduit notre consommation de viande pour des raisons sanitaires qui crèvent les yeux ! Pour ma part, cela n’a pas été un gros problème puisque je mangeais déjà majoritairement végétarien. Nous faisons aussi beaucoup plus attention aux étiquettes : Il y a beaucoup d’additifs, de sucres ajoutés, et même de la Whey Protéine dans le pain ou certaines sauces ! (clin d’œil aux bodybuilders).
Bonnes adresses pour faire ses courses en Australie :
- The Source Bulk Foods : Epicerie en vrac, bio et zéro-déchet. On en trouve un peu partout sur le territoire
- Wray Worthy : Magasins bios principalement situés sur la côte Est
- Marchés locaux bio : Dans toutes les villes et villages
- Rayons bio des supermarchés : Chez Coles, Woolworths, IGA, Aldi.
Nous avons trouvé que manger sainement à prix abordable en Australie n’a pas été si facile. L’alimentation est un point qui compte beaucoup pour nous (sûrement trop habitués à la french food !) et qui rentre dans les critères importants pour notre bien-être général dans un pays. Deuxième flop ici, la nourriture fait nettement perdre des points à l’Australie et c’est un sentiment partagé par beaucoup de voyageurs rencontrés.
L’Australie : Un pays colonial à la culture atrophiée
Dans cette partie, je m’attaque à un sujet très délicat. Si vous ne connaissez pas encore l’histoire culturelle de l’Australie, je vais vous faire un rapide résumé qui ne sera sans doute pas suffisant à expliquer l’ampleur du phénomène.
Les dégâts de la colonisation
A la base, l’Australie abrite de nombreux peuples aborigènes natifs depuis près de 60 000 ans. Ils seraient même l’une des plus vieilles civilisations du monde. Mais voilà, l’histoire de l’Australie suit le même chemin que celle des Etat-Unis. La colonisation Européenne au 18ème siècle marque le début d’un tragique épisode culturel. Les peuples natifs ont été tués, empoisonnés. Ils ont été fait prisonniers, esclaves, ils sont morts de maladies. Ils se sont vus dépossédés de leurs terres. Les jeunes enfants ont été enlevés à leurs parents afin d’être élevés dans des familles blanches à la culture occidentale. On parle d’ailleurs ici de « génération volée ». D’ailleurs, ce n’est que dans les années 1970 que le gouvernement a présenté des excuses pour tout ce qui a été commis.
Aujourd’hui, les aborigènes sont encore là. Mais ironie du sort, ce sont maintenant eux les étrangers sur leurs propres terres. L’Australie est devenue un pays blanc, modernisé, occidentalisé. Les quelques communautés aborigènes restantes sont installées loin des grandes villes, certainement pour éviter de faire tâche. Le comble, un racisme effrayant de la part de certains australiens. Le nord et le centre de l’Australie sont les principales régions où l’on peut croiser des aborigènes en majorité.
Dans certaines villes, ils déambulent dans les rues, errants, ils sont souvent sous l’emprise de drogues ou d’alcool. Comme pour échapper à leur passé traumatique et à la dure réalité qui défile sous leurs yeux. On en oublierait presque que c’est eux qui étaient là les premiers.
Mais je ne peux que les comprendre. Après tout, comment réussir à s’intégrer dans une nouvelle nation dont la culture est radicalement opposée à la leur ? Comment devenir un citoyen capitaliste lorsque leur peuple vivait en harmonie avec la nature ? Un décalage trop important, une histoire générationnelle traumatique si pesante. Pourtant, nous avons beaucoup d’enseignements à retenir de leur part. Un respect profond pour la nature, une utilisation intelligente des ressources, des connaissances richissimes sur les plantes médicinales et autres aliments…
La culture en Australie n’a pas été le point fort, un vrai flop, puisqu’elle est volontairement cachée au grand public (sauf pour faire marcher le tourisme). Le passé colonial de l’Australie a quelque peu détruit l’authenticité du pays et c’est vraiment dommage.
Voilà les 3 flops majeurs qui nous ont déçus en Australie. Non pas qu’ils ont gâché notre voyage, mais ils ont plutôt contribué à nous faire réaliser qu’en fait, l’Australie c’est pas que le soleil et les belles plages ! Il y a aussi ce côté plus sombre, inattendu, parfois difficile à gérer au quotidien. C’est aussi ces 3 flops qui nous ont convaincus que nous ne vivront certainement jamais en Australie !
Si vous aussi, vous êtes déjà partis en Australie, avez-vous été déçus par ces éléments ou d’autres ? Partagez-moi vos expériences en commentaires ! Pour les autres, cet article n’a pas l’objectif de vous faire peur ou de vous dissuader d’aller en Australie, bien au contraire. Seulement, ce sont des points que l’on a jugé utile de soulever pour mieux informer les voyageurs !
Si cet article vous a plu, n’hésitez pas à le partager avec vos amis, ça pourrait les intéresser ! A bientôt ♡
→ Retrouvez également tous mes articles sur l’Australie ici.
C’est bien de pointer du doigts les défauts et montrer qu’aucun pays n’est idéal !
Ici au Canada il y a des choses qui me gênent, ça ne m’empêche pas de profiter & de prendre conscience de ce qui est « meilleur » ici ..
Mais il faut rester lucide aussi 🙂
Concernant l’histoire coloniale de l’Australie, j’ai trouvé que dans les musées (notamment le Melbourne Museum et le Musée de South Australia) les expositions permettaient d’en apprendre bcp sur la culture aborigène et j’ai beaucoup aimé le fait que l’histoire y était raconté sur le point de vue aborigènes. Après j’ai l’impression que les choses sont en train de changer (mais trèèèèèès et trop doucement). Je ne suis pas rester assez longtemps pour me rendre compte du racisme (j’étais là que pour des vacances et donc j’ai finalement été en contact avec peu d’Australiens mais plus d’autres touristes backpackers). Je comprends que les Aborigènes n’est pas envie de se mêler à la civilisation occidentale tellement l’écart de valeur est grand et ce qui est triste c’est de voir qu’on ne leur laisse que les territoires tout pourris que personne ne veut et qu’on ne les respectent pas en tant qu’individu alors que comme tu dis on aurais beaucoup à apprendre de leur culture.
Sinon j’ai bien aimé la nourriture australienne mais j’ai mangé végé pendant mon séjour car j’aime pas trop la viande. J’adore leur café, j’ai perdu pas mal de poids finalement (mais bon je faisais bcp de randos aussi). Le seul truc que j’ai pas compris c’est leurs horaires genre le salon de thé qui ferme à 16h ou l’opéra qui fait un spectacle à 19h lol mais bon. En vacances c’était vraiment cool, après faire un PVT c’est une autre expérience ! Mais à discuter avec les backpackers en PVT finalement j’étais contente d’être venue que pour les vacances car il y avait l’air d’avoir pas mal de profiteurs !
C’est vrai, le fait de venir simplement en vacances permet d’apprécier autrement l’Australie.
Mon expérience relate des impressions après 1 an sur place, peut-être que le « ras le bol du backpacker » se fait un peu trop ressentir dans mon texte, même si j’ai essayé d’être la plus transparente possible. Je me suis avant tout basée sur des témoignages, des discussions et des faits observés…
En tout cas j’espère réellement que la situation aborigène évoluera dans le bon sens et qu’ils se réapproprieront leur culture si riche. Le mélange moderne/tradition peut toujours faire des merveilles !
Merci pour ton retour d’expérience. 🙂
Article très intéressant ! Passionnée par l’Australie depuis toujours, je l’apprête à partir à Brisbane pour faire un PhD. Mon sujet de thèse est justement le devoir de mémoire vis à vis des générations volées. Par contre, le gouvernement ne s’est excusé pour les rapts qu’en 1998 avec l’apparition du National Sorry Day, et les excuses publiques ne sont apparues qu’en 2008 avec le discours de Kevin Rudd ! Donc effectivement, pour ce qui est de la valorisation de la culture aborigène, they still have a long way to go…
En ce qui concerne la nourriture, effectivement ils ont remplacé le gras par du sucre… Donc pour garder la ligne produits tout fait à éviter !
Ce qu’il faut effectivement retenir c’est qu’aucun pays n’est parfait et que si ça convient à votre ami, ça ne vous conviendra pas forcément à vous !
Bonjour,
Merci beaucoup pour votre retour et de vos précisions concernant la situation aborigène !
Bon voyage en Australie !