De septembre 2018 à septembre 2019, je suis partie 1 an en PVT en Australie accompagnée de mon compagnon Mathieu. Pendant cette année, nous avons littéralement changé de vie.

Nous nous sommes pris au jeu de la nomad life avec pour seule maison un 4×4 équipé et notre sac à dos. Nous avons sillonné l’Australie en bouclant le tour complet et en affichant 25 000 km au compteur. En passant de la forêt aux montagnes, du désert à l’océan. Notre voyage a été rythmé par la magie des rencontres. Un émerveillement perpétuel, des aventures à chaque coin de route, sans oublier nos jobs en ferme.

Aujourd’hui, j’écris 4 ans après la fin de cette fabuleuse aventure qu’est le PVT. Je suis enfin prête à te partager mon ressenti à froid et à mettre des mots sur ce retour en France qui fut mouvementé.

Moins emprunte de nostalgie et de regret, mais remplie d’une gratitude infinie d’avoir vécu cette expérience. Tu retrouveras dans cet article les moments forts de mon retour en France après un PVT en Australie et comment mieux gérer la suite.

Une fois notre véhicule vendu et les dernières démarches bouclées, nous avons fait difficilement nos adieux à notre pays d’adoption pour nous envoler vers des contrées bien connues, mais qui nous semble maintenant étrangères. Welcome back to France !

Les retrouvailles avec les proches après 1 an de PVT

Gérer la distance

Choisir de partir et de tout laisser derrière soi. Oser quitter le nid et ceux que l’on aime. Certainement pour affirmer son indépendance, prouver son courage ou sa liberté. Une fois sur place, certains voyageurs peuvent regretter leur choix, ou bien être fiers d’être allés au bout de leur projet sans l’aide de papa ou maman.

Dans tous les cas, l’absence de ses proches pendant un PVT sera vécue différemment par chacun. Mais le fait est que tous les grands évènements habituels prendront un goût étrange à l’autre bout du monde : Les anniversaires, Noël, les mariages, les naissances, parfois même les décès… Nous pouvons culpabiliser d’être parti et de ne pas être présent même en l’ayant choisi délibérément.

Quoi qu’il en soit, une année en PVT est une année que l’on s’accorde rien que pour soi, un morceau de vie que l’on se dédie entièrement, et nous avons pour mission d’en profiter pleinement.

Quand l’heure du retour en France approche, des sentiments contradictoires se font ressentir. Envie de rester, envie de rentrer, envie de repartir avant même d’être rentré, l’impression de « déjà fini ». À ce moment, la seule source d’excitation est d’imaginer ces fameux moments de retrouvailles !

Surprise !

Pour notre part, nous avions prévu de faire une surprise à nos parents. Nous leur avions fait croire que l’on prendrait un peu de vacances en Thaïlande (Oui, un PVT c’est pas de tout repos !) avant de rentrer en France.

Autant te dire que la surprise fut de taille, quand nos parents nous imaginaient encore à des milliers de kilomètres. Avec l’aide de quelques complices, nous les attendions bien sagement, comme si de rien était, dans le jardin entrain de siroter un verre. C’est un beau moment à organiser, même s’il te faudra mentir un peu… pour la bonne cause !

En 1 an, il y a tellement de choses à raconter, nous ne savons même pas par où commencer. Faire défiler un an complet de photos sur le téléphone, raconter en chronologie les moindre détails du voyage, passer du coq à l’âne (« ah oui je t’avais pas dit », « eh au fait ! »). On se perd dans tous ces souvenirs et toutes ces émotions qui y sont liées.

Peut-être qu’au final, nous ne sommes pas obligés de tout raconter, mais garder ces souvenirs au plus profond de notre coeur tel un jardin secret. C’est une expérience personnelle, même si elle se vit à plusieurs, reste mémorable et très intime.

S’attendre à l’incompréhension générale

Le voyage transforme profondément. Il faut être prêt(e) à revenir en France en incarnant pleinement cette transformation auprès de ceux que nous avions quitter quelques mois plus tôt. 

Il faut bien comprendre que la vie n’aura certainement pas beaucoup changé pour ton entourage qui sera resté dans la même routine durant l’année écoulée. Tandis que toi, tu auras l’impression d’avoir vécu 10 années en une ! Il peut être alors difficile d’être véritablement compris par ces personnes.

Le plus difficile selon moi, est d’avoir eu le sentiment d’être « attendue au tournant » par l’entourage et assaillie de remarques telles :

« Bon, c’est quoi la suite ? »

« Vous allez faire quoi maintenant ? »

« Il faut retourner à la vraie vie »

Pour ceux qui n’auront pas réellement saisi toute la mesure de ce que tu as vécu là-bas, il peut y avoir une tendance à mettre une certaine pression à ce que tu rentres de nouveau dans le moule. Dans ce quotidien tout tracé, celui que tu avais justement quitté…

D’où l’importance d’assumer et d’affirmer pleinement la nouvelle personne que tu as pu devenir. Ecouter et suivre ta propre voie/voix. Quand bien même cela peut bouleverser ceux qui pensaient retrouver intacte « lui / elle avant le départ ».

Faire face à la déprime post-PVT

En rentrant d’un PVT en Australie, le contre-coup qui suit l’excitation des retrouvailles est vraiment difficile à digérer.

Lorsque tu as passé un an de vie nomade avec pour seule maison un 4×4 aménagé, à arpenter les littoraux, les déserts, les forêts tropicales. Avec pour seule maison la nature : Dormir dehors, manger dehors, vivre dehors constamment au contact des éléments, calée sur le rythme des cycles naturels, les 5 sens en éveil. Une année à s’émerveiller des paysages, des animaux. Une parenthèse inédite faite de rencontres, de partages et d’expériences.

Rien ne sera plus comme avant.

Le retour en France a tellement été difficile pour moi. Et je crois que c’est quelque chose de trop sous-estimé chez les backpackers qui rentrent au bercail.

Oui, la déprime post-PVT devrait être reconnue au même titre que la déprime post-partum, qu’en dis-tu ?? 😄

Sache simplement que c’est tout à fait normal de déprimer, de se sentir vide, sans but, de se sentir littéralement pommé(e). C’est normal de ressentir cette grosse période de DOWN, de KO technique.

Je pense qu’il faut vraiment se laisser un temps d’intégration. Sans ça, il semblerait presque impossible de retourner à sa vie normale comme si de rien était. C’est tout un pan de ta vie qui a changé, qui s’est déconstruit, reconstruit. Il serait mensonger de dire qu’il est facile de reprendre une vie normale.

Un conseil que je pourrais te donner et de faire (encore) une pause pour t’imprégner de l’expérience que tu as vécu à l’étranger, avant de foncer tête baissée dans une routine qui ne te sied pas vraiment. Ce temps m’a permis de faire le bilan et de me poser les bonnes questions pour la suite.

Je te suggère également de rejoindre le groupe Facebook Retour en France après un PVT qui est un soutien précieux pour échanger avec d’autres personnes dans le même cas que toi.

Redonner un nouveau sens à sa vie après un PVT

Nous avons chacun nos propres chemins à tracer, des aspirations à suivre et nos valeurs à incarner. Le voyage permet de te révéler et d’affiner davantage ta « mission de vie ». Si tu sens que tu es animé(e) par quelque chose qui te pousse à oeuvrer dans un domaine en particulier.

Ne me demande pas comment, mais je pense que lorsque tu es sur le bon chemin tu te sens comme « appelé(e) » vers un domaine ou un chemin qui se trace tout seul. Cela se fait de façon très fluide.

Ce voyage en Australie m’a permis d’amorcer une (re)découverte de moi-même.

Envisager la reconversion professionnelle

Pour ma part, je suis partie en PVT après 4 ans d’études en Psychologie et un Master 1 validé. Cependant, je n’ai pas terminé mon cursus complet et je me suis donc retrouvée sans diplôme « officiel ».

Durant cette année en Australie, beaucoup de choses ont bougé. Baignée dans un pays emprunt d’une culture traditionnelle forte, je me suis prise d’intérêt et de passion pour les médecines ancestrales, les plantes médicinales, la santé naturelle.

En immersion constante en pleine nature, j’ai mesuré l’impact de l’environnement quotidien sur ma santé physique et mentale. Je ne me suis jamais sentie aussi en forme que pendant ce voyage en Australie.

À mon retour en France, j’ai comme eu l’impression de vivre en accéléré ce que l’espèce humaine à vécu depuis ces derniers siècles. Une déconnexion totale avec notre part sauvage et instinctive, notre essence profonde en lien direct avec la nature.

Grâce à ce PVT, j’ai pris conscience à quel point cela peut être source de mal-être et d’inconfort de s’adapter à un système qui propose un mode de vie opposé à nos réels besoins physiologiques et psycho-spirituels.

Je ne pouvais plus faire semblant de coller à nouveau dans cette vie urbaine et citadine, déconnectée de tout.

De nomade à entrepreneure

J’ai choisi de concrétiser tout cela en reprenant une formation de Naturopathie. Je suis ensuite devenue entrepreneur en proposant des consultations en cabinet, à domicile et en ligne. J’ai créé mon site internet professionnel et mon compte Instagram @cora.gaia dédié au partage d’informations sur la santé naturelle, les plantes, l’éveil des consciences, etc.

J’ai trouvé « mon truc », celui d’aider les personnes à se reconnecter à l’essentiel et de les accompagner pour entretenir leur santé naturellement.

Te poser les bonnes questions

Qu’en est-il pour toi ?

Je t’invite à te poser ces questions pour redonner du sens à ta vie après un PVT :

« Quelles sont mes valeurs à présent ? »

« Quelles expériences ai-je vécu qui peuvent servir aux autres ? »

« Qu’est-ce qui m’anime et me nourrit profondément ? »

« Qu’est-ce qui me donne de la joie au quotidien ? »

« Comment puis-je aider les autres à se transformer comme j’ai pu le faire ? »

4 ans après mon retour en France, j’ai encore l’impression d’intégrer des bouts de ce voyage qui influence encore tellement ma vie. Je pense qu’on ne tourne jamais une page comme celle-ci. Cette page est peut-être juste la UNE de ton journal de vie personnel.

Avec amitié, 

Coralie